• Radio Bambi #8 : Le consentement sexuel

    Hey hey hey !

    Je viens de tomber sur un article intéressant et je trouvais cool de vous le partager. C'est assez important et je pense que ça fera réfléchir certain(e)s !

     

    Consentement sexuel : « la zone grise est un "non" »

     

    Consentement sexuel : « la zone grise est un "non" »

     

    Publié le 02/12/2016
     

    L’université de Bordeaux a lancé une campagne de sensibilisation au consentement sexuel. Des affiches pensées et réalisées par les étudiants et les professionnels de l’Espace santé étudiants de l’université et qui, en quelques jours, ont déjà atteint 310 000 personnes et près de 2 000 partages sur Facebook.  

     

    Depuis le lundi 5 décembre, les affiches sont sur les abribus de la ville de Bordeaux, les campus, dans les espaces de fête et les lieux publics. Le succès déjà remporté, en quelques jours, par cette campagne amène à se demander si ces questions de consentement ne sont pas trop laissées de côté par les campagnes de prévention, quasi-exclusivement centrées sur les questions essentielles des infections sexuellement transmissibles. Elle permet, aussi, de se demander pourquoi, contrairement aux États-Unis, les violences sexuelles dans le milieu étudiant en France sont si peu étudiées et débattues dans l’espace public. 

    Nous en avons discuté avec Lucie Guignot, chargée de projets promotion de la santé et Coordinatrice de ce projet "campagne consentement " et Lorène Cartin, sage-femme à l’Espace santé étudiants et sexologue. 

     

         1. Comment est né le projet ? À partir de quel constat ?

    Lucie  : Le projet « Campagne consentement » est né il y a deux ans sous l’impulsion des étudiants Relais santé. Des étudiants – rémunérés – qui viennent de toutes les facs, des différentes filières et niveau de scolarité et qui sont acteurs de prévention. Notre idée était de faire de la prévention des étudiants par leurs pairs.

     

         2. Pourquoi le thème du consentement ?

    Lucie  : C’était une époque où l’on en parlait un peu dans le débat public, et les étudiants ont trouvé que la notion de consentement n’existait pas au niveau de la prévention alors qu’elle était très présente sur le terrain, qu’elle générait beaucoup de questionnements.

     

         3. Qu’est ce que la « zone grise » évoquée dans la campagne ?

    Lorène  : Le blog « Poulet Rotique » la définie très bien. Concrètement, la zone grise est celle où on ne dit pas « non », mais on ne dit pas « oui ». L’autre n’entend ni « oui » ni « non » donc profite souvent de ce flou, du fait aussi que son partenaire n’ose rien dire.
    L’importance de cette campagne, notre objectif, est de faire passer le message qu’il faut signifier le « oui », signifier le « non » et surtout arrêter de penser que la zone grise est un « oui », la zone grise est un « non ».
    Je reçois des femmes dans mes consultations en gynécologie, et la zone grise revient régulièrement. Beaucoup de femmes ne se rendent pas compte qu’elles sont en zone grise : pour elles, si monsieur veut, elles doivent vouloir aussi.


    Lucie  : Le deuxième volet de la campagne a été à l’initiative des professionnels (médecin, infirmière, psychologue, assistante sociale, sage femme et chargée de projet). Nous voulions rentrer plus précisément dans certaines situations
    Lorène  : nous voulions être moins hétéro-normés aussi. Étendre la question du consentement à toutes les sexualités et tous les contextes. Au final, nous avons huit affiches qui représentent huit situations qui reviennent régulièrement dans la vie étudiante.

     

         4. Quel était votre objectif ?

    Lorène : Nous voulions lancer un questionnement autour du consentement qui n’est pas assez abordé, faire une campagne qui pose des questions et qui est sous forme de questions. Pousser les gens à se demander : qui j’étais sur ces affiches ? Qui je suis, l’oppresseur ou l’oppressé ? Nous avons tenté de ne pas représenter l’homme comme l’oppresseur, mais que chacun et chacune puisse se mettre dans la peau de l’un et de l’autre. Et, pour ceux qui ne savent pas, on veut qu’ils puissent venir nous voir, nous poser leurs questions sur le consentement*.

     

         5. Le message central campagne ?

    Lucie  : Que l’on a le droit de changer d’avis et de le signifier, dans un couple comme dans un coup d’un soir, qu’on peut ne pas avoir envie, qu’on peut avoir dit « oui » hier, mais pas forcément aujourd’hui, que le « oui » n’est pas pérenne… Et que le « non » ne l’est pas non plus.
    Le message est qu’on doit se positionner soi-même, se demander : "qu’est ce que je veux, moi ; qu’est ce que je m’autorise à faire ou non ?"

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         6. Pourquoi on parle si peu des agressions sexuelles dans le monde étudiant en France ?

    Lucie : Des cellules pour lutter contre le harcèlement sexuel se sont crées dans les universités, mais il est vrai qu’en matière de sexualité et de prévention, il y a d’autres axes prioritaires.
    Lorène : Cela concerne tellement de monde – une femme sur dix a ou va subir une agression sexuelle dans sa vie – et, pourtant, c’est compliqué comme sujet à aborder. Les soignants ne sont pas formés à parler de ce sujet et, même quand on nous en parle, on fait quoi après ? Au niveau judiciaire, les plaintes sont très peu suivies et il y a très peu de condamnations. Les dépôts de plaintes et les jugements sont souvent, contrairement à ce que l’on pourrait croire, plus destructeurs que reconstructeurs pour les victimes.
    Lucie : Depuis deux ans que l’on fait cette campagne, nous avons beaucoup de demandes d’infirmières scolaires ou des plannings familiaux. Ils nous demandent notre campagne pour l’utiliser comme outil d’éducation sexuelle en collège et lycée. Elles sont utilisées car c’est un sujet qui revient sur le tapis et dont les supports manquent : c’est peut être aussi pour cela que cela marche si bien sur la toile et les réseaux sociaux, il y a clairement une demande.

     

         7. Lorène, que constatez-vous dans vos consultations ?

    Lorène : Je réalise des consultations de gynéco, donc je ne vois que des femmes. J’accepte qu’elles viennent avec leurs partenaires, je trouve ça intéressant, mais c’est hélas rare. La pression qu’elles ressentent ne vient pas forcément des partenaires. La sexualité est pas mal imprégnée par culture et la société, avec une certaines pression qui dit qu’il faut faire tel ou tel type de pratiques. Ce n’est pas si facile de s’accepter soi-même et de se dire et d’oser dire : "non, moi je n’ai pas envie de ça". Donc nous devons dire et répéter : "vous avez le droit de dire non, de refuser si vous trouver que ça ne vous représente pas".



    * pour les étudiant(e)s bordelais : consentement@u-bordeaux.fr.

     

    Lien original : studyrama.com

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  • Commentaires

    1
    Mardi 27 Décembre 2016 à 14:32

    Article très intéressant malheureusement sur une réalité bien triste.

      • Mardi 27 Décembre 2016 à 14:39

        Hé oui, beaucoup tombent dans ce piège... Le pire, c'est encore le "je te paye le resto donc tu me dois quelque chose".

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